vendredi 24 juin 2011

L'été américain 1 (X-Men : le commencement)

Hollywood n’a vraiment plus aucune idée. Les studios américains s’acharnent à enchaîner des suites, préquelles, remakes, reboot et autres spin-off. Les super-héros dont les déclinaisons comics ont dû connaître elles-aussi de multiples suites et relances, sont un terreau inépuisable pour ces producteurs en panne totale d’inspiration et n’osant plus rien. Cet été, tous les grands blockbusters américains sont des suites ou des remakes. La saison des blockbusters a commencé avec le décevant « Pirates des caraïbes 4 » et continue maintenant avec « X-Men : le commencement », cinquième film tiré de l’univers des X-Men. De cette saga, je n’ai vu que le film original, qui m’avait déjà semblé médiocre. Cette préquelle se révèle elle-aussi être un mauvais blockbuster.


Après une introduction réussie qui donne espoir, l’illusion d’assister à un bon blockbuster se dissipe assez vite pendant que l’histoire se met en place et que l’on comprend que toutes les promesses apportées par la première scène ne seront pas du tout tenues. Le film commence en effet de manière très sombre, en reprenant les mêmes plans que l’introduction de « X-Men » de Bryan Singer. Mais si le film est sombre, ce n’est qu’à ce moment-là. Or, il semble bien que la noirceur soit essentielle à ce type d’histoire.


Le ridicule de super-héros
Pour ôter aux super-héros le ridicule qui leur est attaché (rien que leur nom : s’appeler Magnéto ou Tornade est un sacré handicap), il n’y a que deux solutions : ou le réalisateur donne un second degré à son film pour en faire quelque chose de drôle, ou au contraire il lui donne une gravité (à l’exemple des Batman de Burton et Nolan). Matthew Vaughn, le réalisateur, s’est lancé dans la première option, mais ne réussit pas à faire rire, sinon sourire. Du coup, le combat final est plutôt risible lorsque tous les mutants utilisent leurs superpouvoirs dans des combinaisons de plongée kitsch à souhait. La femme-libellule et le diable rouge sont particulièrement ratés.
« X-Men : le commencement » n’aurait de toute façon pas pu être bon puisque une grande partie de son histoire est basée sur la découverte et la difficulté pour des adolescents à assumer leurs superpouvoirs, et donc leurs différences. Assez ! Il y en a déjà eu assez de semblables histoires! Le film n’apporte absolument rien de nouveau ni d’intéressant sur cet axe de l’intrigue qui devient vite ennuyeux, alors qu’il est doté d’une second axe racontant la relation entre le « Professeur X » et « Magnéto » nettement plus réussi à défaut d’être original, et servi par de bons acteurs (Michael Fassbender et James McAvoy). L’introduction du film fait partie de cet axe. Sauf que là-aussi il y a un problème : la noirceur initiale s’estompe très vite. Le grand méchant du film, un officier nazi qui fait peur dans la scène d’introduction, se transforme dans la suite de l’histoire en un mutant riche portant lunettes de soleil, chemise ouverte et maillot de bain, à l'allure décontractée, accompagnée d’une femme se transformant en cristal plus ou moins dévêtue ; bref il ne fait plus du tout peur et perd toute crédibilité alors qu'il est un des moteurs essentiels de l'intrigue.

Le piège d'une préquelle
Il faut encore ajouter à cela le problème inhérent à toute préquelle, qui est qu’on sait à l’avance tout ce qui va se passer et comment cela va se terminer. Les scénaristes doivent expliquer tous les conflits, blessures et traumatismes des personnages présentés dans la trilogie X-Men en un seul film. On assiste alors à un enchaînement grotesque de péripéties expliquant pourquoi les mutants sont séparés en deux camps, pourquoi le Professeur X est infirme, d’où vient le casque de Magnéto, etc… Pourquoi tout doit-il survenir dans les quelques jours qui constituent le film ? Dix ans doivent séparer « X-Men : le commecement » de « X-Men », et pourtant les personnages qui quittent le premier sont identiques à ceux au début du second, comme si dans l’intervalle séparant les deux films ils n’avaient rien vécu et étaient restés figés. Cela nie aux personnages toute vraisemblance psychologique, et enlève tout crédibilité à leur passé : un résultat complètement opposé à l’objectif du film.

On retiendra…
La performance des acteurs, correcte et parfois plutôt bonne.

On oubliera…
Le film est trop lisse, pas assez adulte, en fait ridicule. Les effets spéciaux sont aussi très moyens.

« X-Men : le commencement » de Matthew Vaughn, avec James McAvoy, Michael Fassbender,…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire